top of page

L’allaitement protège-t-il mon bébé des allergies ?

Le lait maternel contient naturellement des protéines qui proviennent du corps de la mère et jouent un rôle fondamental dans la défense contre les agents pathogènes, tels que les bactéries et les virus. Pourtant, le lait maternel ne protège pas contre toutes les maladies et infections. Les bébés allaités peuvent eux aussi être sujets à des maladies particulièrement difficiles à vivre au quotidien potentiellement liées à ces protéines comme l’inflammation digestive, l’asthme, ou l’eczéma. Existe-t-il des moyens de les protéger ?


L'enjeu des allergies chez le nourrisson - Crédit photo Renaud Caillé
L'enjeu des allergies chez le nourrisson - Crédit photo Renaud Caillé

Sommaire


Le rôle des immunoglobulines dans les réactions d'allergies ou d'intolérances


Les protéines impliquées dans les réactions allergiques sont des anticorps aussi appelées immunoglobulines. Celles-ci se lient à des antigènes (molécules étrangères), les bloquent et les rendent apparents au système immunitaire afin qu’ils soient détruits. Il existe plusieurs types d'Ig, dont les plus courants sont les IgA, les IgD, les IgE, les IgG, les IgM. Toutes les immunoglobulines pourraient être responsables de réactions d’hypersensibilité alimentaire.

Quelle différence y-a-t-il entre les différentes immunoglobulines ?

Les immunoglobulines (Ig), également appelées anticorps, sont des protéines produites par le système immunitaire en réponse à une infection ou à une exposition à des substances étrangères, telles que des bactéries, des virus ou des allergènes. Il existe différents types d'immunoglobulines, notamment les IgA, IgE, les IgG, les IgA et les IgM, qui ont des fonctions spécifiques dans la réponse immunitaire.


Les IgA sont principalement présentes dans les sécrétions, telles que la salive, les larmes, le lait maternel et les sécrétions du système digestif, respiratoire et urogénital. Elles sont fabriquées tout le long du système digestif. Elles jouent un rôle clé dans la protection contre les infections dans ces zones en neutralisant les agents pathogènes avant qu'ils ne pénètrent dans le corps. Les IgA sont également impliquées dans le maintien de l'équilibre de la flore intestinale en évitant qu’il y ait trop de pathogènes dans l’intestin. Elles sont fugaces dans le corps de la personne.


Les IgD existent et on sait peu de choses sur elles. Elles font l’objet de recherche en ce moment et nous espérons connaître leur rôle dans le système immunitaire dans les prochaines années.

Les IgE sont principalement associées à de violentes réactions allergiques (ex. œdème de Quincke ou choc anaphylactique). Elles sont produites par les cellules plasmatiques situées dans les tissus de la peau et des muqueuses, et jouent un rôle clé dans la réponse dysimmunitaire contre les allergènes et traduisent un dysfonctionnement. Lorsqu'un allergène pénètre dans l'organisme, il se lie aux IgE spécifiques pour cet allergène, ce qui déclenche la libération d'histamine et d'autres substances inflammatoires dans les tissus, provoquant des symptômes allergiques tels que des démangeaisons, des rougeurs, un gonflement et des difficultés respiratoires, et des réactions inflammatoires dans tout le corps (comme dans les vaisseaux sanguins avec la tension qui chute par exemple). Cette réaction peut se produire en 30 minutes ; parfois moins parfois.

Les IgG sont les immunoglobulines les plus courantes dans le sang et représentent environ 75 % de tous les anticorps. Elles ne passent pas dans le lait maternel. Il y a 4 sortes d’IgG :

•       IgG1 (environ 70%) pro-inflammatoires et principales responsables de l’asthme et de l’eczéma,

•       IgG2 (entre 10 et 10%), neutres

•       IgG3 (entre 10 et 14%) un peu inflammatoires

•       IgG4 (4%), anti-inflammatoires

Ce sont le type d'Ig le plus courant dans le sang et sont produits par les cellules plasmatiques dans le tissu lymphoïde. Quand il y a trop d’IgG, le corps finit par produire des IgE.

Le fait de transformer les IgE en IgG ne préserve pas toujours du phénomène anti-inflammatoire, ce qui pourrait expliquer l’échec de certaines désensibilisations.

Les IgG sont importantes pour la protection contre les infections bactériennes et virales, ainsi que pour la neutralisation des toxines et des venins. Elles sont également transmises de la mère au fœtus pendant la grossesse pour fournir une protection passive au nouveau-né via le placenta. Et quand une mère produit des IgG en trop grande quantité, elle finit par produire trop d’IgE. Les réactions IgG médiées surviennent dans les 72h qui suivent l’exposition à l’allergène en question.

Les IgM sont les précurseurs des IgG et restent très peu de temps dans le corps.

En résumé, les IgA protègent les muqueuses contre les infections, les IgE sont associées aux réactions allergiques, et les IgG sont responsables de la défense immunitaire à long terme contre les infections.


Les IgG restent presque 10 ans dans le corps.


Dans l'ensemble, les différents types d'Ig ont des rôles spécifiques dans la protection de l'organisme contre les infections et les allergènes, et leur production et leur fonctionnement peuvent être affectés par divers facteurs, tels que l'âge, l'alimentation, les maladies et les médicaments. Retenons que les IgE réagissent en 30 minutes et les IgG en 72h d’où la pertinence de les rechercher spécifiquement si on a un doute.

Pourquoi rechercher les IgG ?

Dans le cas d'une infection aiguë, les IgM apparaissent dès le début de l’infection et les IgG peuvent commencer à être détectées dans le sang après quelques jours de l'infection et leur production augmente progressivement au fil du temps. En général, les niveaux d'IgG restent élevés pendant plusieurs semaines ou mois après la guérison de l'infection.

Dans le cas de certaines maladies chroniques, les IgG peuvent réagir de manière inflammatoire contre les tissus de l'organisme, ce qui peut conduire à des lésions tissulaires. Dans ce cas, les niveaux d'IgG peuvent rester élevés de manière continue et ils peuvent même être très élevés.

J’ai l’impression que mon bébé a le nez encombré tout le temps

L’œdème des voies respiratoires et des voies ORL que remarquent de nombreuses mamans est dû à l’inflammation chronique qui peut notamment réduire le diamètre des voies ORL. La protection des tissus peut être aggravée par la présence de mucus qui protège les muqueuses. Cette substance visqueuse produite par les cellules des voies respiratoires protège aussi sur le tube digestif (l’organe qui recouvre la plus grande surface du corps !) et les voies urinaires et génitales. La présence de mucus prouve qu’il y a une réparation digestive.

Le rôle principal du mucus est de protéger les tissus en piégeant les particules étrangères, telles que les bactéries, les virus, les poussières, les pollens et les allergènes, et en les empêchant de pénétrer dans le corps. Il est aussi de nourrir le bon microbiote. Chez les nourrissons, le mucus peut être présent dans le nez, la gorge, les poumons ou les intestins.

Une étude a examiné l'effet de l'allergie alimentaire sur les symptômes respiratoires chez les nourrissons. Elle suggère que les nourrissons atteints d'allergies alimentaires peuvent présenter des symptômes respiratoires, tels que de l'encombrement nasal et une toux chronique, en plus de symptômes gastro-intestinaux. Les auteurs recommandent d'envisager une allergie alimentaire chez les nourrissons présentant des symptômes respiratoires, en particulier s'ils ont également des symptômes gastro-intestinaux.

Le mucus dans les voies respiratoires peut rendre leur respiration difficile (avec pour conséquence une congestion nasale, une toux, des éternuements, la gorge qui gratte et les yeux qui pleurent), en particulier s'il est épais ou abondant. Cela peut se produire en cas de rhume, de grippe, d'allergies ou d'autres infections respiratoires. Le mucus peut également s'accumuler dans la gorge et causer des quintes de toux.

Le mucus dans les intestins peut également être associé à une diarrhée ou à des selles molles. Cela peut se produire en cas d'infection gastro-intestinale ou de réaction à un aliment.

Existe-t-il un moyen de produire plus d’anticorps et donc de préserver le bébé ?

Une mère augmente sa production d'anticorps au troisième trimestre de sa grossesse. Et ça passe chez son bébé. Le corps de la mère est stimulé par les hormones de la grossesse. Ce phénomène participe à protéger l’enfant pendant les deux premières années de sa vie. On pense aussi que l’enfant influe sur le corps de la mère et le répare mais on ne sait pas encore exactement comment.

De plus, la mère peut également transmettre des IgG à son bébé à travers le placenta pendant la grossesse, ce qui peut aider à protéger le bébé contre certaines infections pendant les premiers mois de vie.

Les anticorps diminuent de moitié chaque mois au cours duquel la maman ne mange pas un aliment.

Les IgG maternelles traversent facilement le placenta et fournissent une protection au bébé contre les agents pathogènes auxquels la mère a été exposée. Cela peut aider à protéger le bébé pendant les premiers mois de vie, lorsque son propre système immunitaire est encore en développement et n'est pas encore capable de produire suffisamment d'anticorps pour lutter contre les infections. Jusqu’à l’âge de deux ans, le système immunitaire de l’enfant est calqué sur celui de sa mère. Le système immunitaire d’un enfant est mâture à partir de l’âge de six ans.

Le lait maternel stimule le système immunitaire de l’enfant notamment via le thymus, responsable du bon fonctionnement des lymphocytes T pour le restant de ses jours. C'est pourquoi les bébés méritent de recevoir du lait maternel aussi longtemps que possible.

Il est possible d’avoir des réactions IgA médiées sachant que le lait maternel laisse passer les protéines alimentaires et les IgA. C’est quelque chose à envisager bien qu’on n’y pense pas spontanément. 

Une étude publiée dans le Journal of Pediatric Gastroenterology and Nutrition en 2016 a montré par exemple que les anticorps anti-rotavirus présents dans le lait maternel diminuent progressivement au fil du temps chez les mères qui ne sont pas exposées régulièrement au virus. Les chercheurs ont également constaté que les niveaux d'anticorps chez les mères étaient associés aux niveaux d'anticorps chez les nourrissons.

      

On m’a dit d’arrêter de boire du lait et que mon bébé irait mieux parce qu’il réagit sans doute mal au lactose, est-ce exact ?


Les pleurs du nourrisson peuvent être causés par de nombreuses choses, mais le lactose n'est pas généralement considéré comme une cause directe de pleurs chez les nourrissons.

La plupart des bébés produisent en effet suffisamment de lactase, l'enzyme qui permet de digérer le lactose. L'intolérance au lactose est une pathologie extrêmement rare : on l'appelle la galatosémie, il s'agit d'une maladie qui affecte la production naturelle de lactase.


Le lactose est un sucre naturellement présent dans le lait maternel et les formules pour nourrissons. La plupart des nourrissons peuvent digérer le lactose sans problème. Si le bébé présente des symptômes tels que des gaz, des ballonnements, des selles très liquides et une irritabilité, il peut réagir à une autre substance que le lactose.


On parle souvent de coliques.


Au vu des manifestations de douleurs perceptibles chez les nourrissons, certains experts les comparent aux douleurs d’une gastro-entérite chez un adulte. De nombreuses mères ont pu remarquer que le comportement de leur bébé était en rapport avec ce qu’elles avaient pu consommer. Et malheureusement, cela ne se cantonne pas nécessairement aux produits laitiers.


On me dit que les bébés ne tolèrent pas certaines vitamines D, est-ce exact ?


Les nourrissons ont besoin de vitamine D pour favoriser la croissance et le développement osseux, et pour soutenir le système immunitaire. Les bébés peuvent obtenir de la vitamine D à partir de sources alimentaires telles que le lait maternel ou les préparations pour nourrissons enrichies en vitamine D ou des suppléments.

Cependant, il est vrai que les bébés peuvent avoir des difficultés à tolérer de fortes doses de vitamine D ou certaines formulations. On peut noter que les additifs peuvent générer des réactions. Demandez alors conseil à votre médecin avant d’envisager de changer de formule et vous assurer d’apporter à votre bébé le bon dosage.


Les mères ont aussi besoin de vitamine D pour protéger leur santé.

Une méta-analyse de 2014 impliquant plus de 22 000 femmes a examiné 11 études prospectives et a révélé une association significative entre une consommation accrue de vitamine D et une réduction du risque de cancer du sein chez les femmes pré-ménopausées.


Il est recommandé de supplémenter les mères à raison de 6400 UI (unités internationales) de vitamine D par jour pour s'assurer que suffisamment de vitamine D est transmise au bébé par le lait maternel.

La supplémentation maternelle en vitamine D à raison de 6400 UI/jour permet de fournir au lait maternel suffisamment de vitamine D pour satisfaire les besoins de l'enfant allaité et constitue une stratégie alternative à la supplémentation directe du nourrisson.


Rappelons que la vitamine D fonctionne main dans la main avec la vitamine A. En effet, les récepteurs de la vitamine D et de la vitamine A sont collés et l’un ne fonctionne pas sans l’autre. Un apport suffisant en vitamine A dans l’alimentation est important. On la trouve principalement dans le foie et dans les abas.


Une approche empirique pour faire face aux coliques.


Déterminer à quel aliment le bébé est intolérant peut être un processus complexe et nécessite souvent l'aide d'un professionnel de la santé qualifié, comme un micro-nutritionniste ou un allergologue. Voici quelques étapes qui peuvent être utiles pour déterminer une intolérance alimentaire :

  • Tenir un journal alimentaire : identifier quels aliments la mère consomme au moins 3 fois par semaine et noter les symptômes ressentis.

  • Noter ce que l’on mange et comment le bébé se comporte 6 à 12h plus tard

  • Éliminer les aliments suspects : supprimer les aliments de la même famille que l’aliment incriminé pendant 72 - 96h puis le réintroduire en grande quantité pendant 24h et observer les réactions du bébé (l’apparence de sa peau, la durée des pleurs, l’irritabilité, les gaz…)

  • Un test d'allergie peut être utile pour déterminer à quel aliment vous-même ou votre bébé êtes allergiques. Les tests d'allergie peuvent être effectués par un allergologue.

  • Les tests d'intolérance alimentaire IgG médiés ne sont pas toujours couverts par les assurances santé. Ceci étant, les parents reçoivent une liste qui leur sert de guide pour savoir s’il est pertinent de procéder à des évictions, lesquelles et sur quelle durée.

Finalement, faire un patch test est-il pertinent ?

Les patchs tests qui traduisent les réactions IgG médiées et sont réalisés par un allergologue et permettent d’identifier certains aliments. Cependant, ils génèrent parfois des faux négatifs et peuvent nous induire en erreur. Lorsque des réponses adaptatives se font de façon exagérée ou inappropriée et provoquent des lésions tissulaires, on parle d’hypersensibilité. Les réactions sont proportionnelles à la quantité d’anticorps présente et au statut micro-nutritionnel de la personne. Ce type de réponse n’est pas général, est caractéristique de l’individu et apparaît seulement lors d’un deuxième contact avec un allergène.


La classification de Gell et Coombs


La classification de Gell et Coombs est une classification des réactions d'hypersensibilité qui a été proposée en 1963 et qui est encore utilisée dans de nombreux contextes médicaux. Cependant, cette classification a certaines limites et peut être considérée comme inexacte dans certains cas.

L'une des principales limites de la classification de Gell et Coombs est qu'elle repose sur une vision simplifiée du système immunitaire et de la réponse inflammatoire. Cette classification suppose que toutes les réactions d'hypersensibilité sont le résultat d'une réponse immunitaire incontrôlée et que les différents types de réactions sont dus à des mécanismes immunologiques différents.

En réalité, les réactions d'hypersensibilité peuvent être causées par une variété de mécanismes, notamment une réponse immunitaire spécifique à un antigène, une réponse inflammatoire non spécifique ou une combinaison des deux. De plus, il existe des formes d'hypersensibilité qui ne sont pas incluses dans la classification de Gell et Coombs, telles que les réactions d'hypersensibilité de type IV.

La classification de Gell et Coombs ne reflète pas toujours la complexité des réactions d'hypersensibilité dans le corps humain. En pratique clinique, les réactions d'hypersensibilité peuvent souvent présenter des caractéristiques qui ne correspondent pas parfaitement aux catégories établies par la classification de Gell et Coombs, ce qui peut compliquer leur identification et leur traitement.

Cependant, malgré ses limites, la classification de Gell et Coombs reste utilisée par les professionnels de la santé pour comprendre et classer les réactions d'hypersensibilité dans certaines situations cliniques.

Mon bébé souffre et moi, je suis désemparée, comment faire ?

Voir son bébé se tordre de douleurs est une véritable torture. Il est important de rechercher l'aide d'un professionnel de la santé qui soit à l’écoute. Il pourra évaluer la situation et vous donner des conseils sur les mesures à prendre pour soulager la douleur ou l'inconfort de votre bébé.

En outre, il peut être utile de discuter avec un professionnel de santé des avantages de l'allaitement maternel pour votre bébé. Comme mentionné précédemment, le lait maternel contient des immunoglobulines G (IgG) qui peuvent offrir une protection contre les infections. La connaissance des réactions des IgG peut également aider à réduire l'inflammation et l'inconfort chez les nourrissons souffrant de coliques ou d'autres troubles digestifs.

Article écrit à la suite d’une conférence donnée par Hélène Thiery, sage-femme IBCLC spécialisée en micro-nutrition, dans le cadre de la formation continue des IBCLC, relu par l’intervenante.


Références

  • Salvatore S, Vandenplas Y. Gastroesophageal reflux and cow milk allergy: is there a link?. Pediatrics. 2002;110(5):972-984. Ribeiro CM, Sartori AM, de Lima SF, et al. Kinetics of Rotavirus-Specific Antibodies in Human Milk: A Multicenter Longitudinal Study. J Pediatr Gastroenterol Nutr. 2016;63(6):617-623.

  • Heyman MB, Committee on Nutrition. Lactose intolerance in infants, children, and adolescents. Pediatrics. 2006;118(3):1279-1286.

  • Zhang Y, Fang F, Tang J, et al. Association between vitamin D supplementation and breast cancer incidence and mortality: a systematic review and meta-analysis. J Clin Endocrinol Metab. 2014;99(7):E 1357-1366.)

  • Zhang Y, Fang F, Tang J, et al. Association between vitamin D supplementation and breast cancer incidence and mortality: a systematic review and meta-analysis. J Clin Endocrinol Metab. 2014;99(7):E 1357-1366.

  • Hollis BW, Wagner CL, Howard CR, Ebeling M, Shary JR, Smith PG, Taylor SN, Morella K, Lawrence RA, Hulsey TC. Maternal Versus Infant Vitamin D Supplementation During Lactation: A Randomized Controlled Trial. Pediatrics. 2015 Oct;136(4):625-34. doi: 10.1542/peds.2015-1669. Erratum in: Pediatrics. 2019 Jul;144(1)

  • http://ciriha.org/index.php/allergies-et-intolerances-2/classifications/classification-de-gell-et-coombs

Comments


bottom of page