Ça y est, votre congé maternité touche à sa fin et vous allez bientôt reprendre le travail. Comment poursuivre votre allaitement dans de bonnes conditions ? Quel matériel prévoir ? Quels sont les droits que vous garantit le Code du travail, que vous exerciez dans le secteur privé ou dans la fonction publique ? Mes éclairages pour reprendre sereinement votre travail tout en allaitant.
Travail et allaitement : un droit garanti par la loi
Jusqu’au 1er anniversaire de votre bébé, le Code du travail protège votre droit d’allaiter votre enfant. Vous avez deux possibilités :
allaiter votre enfant sur votre lieu de travail ;
tirer votre lait.
Deux pauses allaitement de 30 minutes chaque jour
Votre employeur est tenu de vous accorder une heure chaque jour, prise sur votre temps de travail, et répartie en 2 fois 30 minutes, si vous n’avez pas décidé d’une autre organisation. Normalement, vous devez vous mettre d’accord avec lui sur le choix des créneaux horaires concernés. À défaut, vos pauses allaitement doivent avoir lieu au milieu de la matinée, puis au milieu de l’après-midi.
S’il ne respecte pas ses obligations, il encourt une amende qui peut aller jusqu’à 3000 euros, en cas de récidive. Dans certains cas, votre convention collective est plus favorable : renseignez-vous ! Cependant, et on le déplore encore aujourd’hui, sauf si votre convention collective le prévoit, cette heure n’est pas systématiquement rémunérée.
Un local dédié si votre entreprise emploie plus de 100 personnes
Votre entreprise est tenue de mettre à votre disposition un local soit dans ses locaux, ou bien à proximité.
Celui-ci doit être séparé de votre local de travail (ça ne peut pas se faire dans votre bureau, ou derrière votre caisse !). Ça va mieux en l’écrivant, il doit évidemment être :
bien éclairé,
bien aéré,
propre,
à une température raisonnable,
avec un accès simple à l’eau courante,
équipé d’un moyen de réchauffer les aliments…
et pourvu de sièges confortables !
Il doit aussi être assez grand pour garantir un espace de 3 m2 à chaque enfant.
Attention : si votre employeur met un local à votre disposition, votre créneau d’allaitement passe de 30 à 20 minutes !
Si vous exercez dans la fonction publique
Les règles sont les mêmes que dans le secteur privé : vous bénéficiez d’1 h par jour. Vous devez la prendre en 2 fois lorsque le lieu de garde de l’enfant est intégré à votre lieu de travail.
Mais vous pouvez aussi bénéficier de facilités de service si le lieu où se trouve votre enfant est situé à proximité de votre lieu de travail. Renseignez-vous auprès de votre direction des ressources humaines.
Si vous travaillez de nuit
Même si votre bébé faisait ses nuits, veillez tout de même à tirer un peu de lait, au cas où : on n’est jamais à l’abri de nouveaux réveils nocturnes ! Vous aurez ainsi du lait en réserve à donner à la personne qui le garde pendant que vous travaillez. De nombreuses mères rapportent que leur lactation a considérablement diminué quand elles ont arrêté d’allaiter la nuit ou bien qu’elles ont sauté des tirages. Une maman avertie en vaut deux !
Quand vous êtes avec votre enfant, continuez à l’allaiter à la demande tout simplement sans chercher à le réguler d’une quelconque manière. Une stimulation fréquente permet le maintien d’une lactation optimale.
Allaiter, un geste réservé aux femmes qui ne travaillent pas ? C’est ce qu’affirme votre voisine de palier, et pourtant, c’est faux ! La preuve en vidéo ici.
Allaitement et reprise du travail : voici comment vous organiser
Dans tous les cas, pensez à prévoir un peu plus de lait que ce que votre enfant consomme habituellement, pour que ni la crèche ni la nounou ne soient en panne si votre bébé a une fringale !
Vous veillerez à bien respecter la chaîne du froid pendant le transport : une glacière et des pains de glace sont vos meilleurs alliés.
Le matériel nécessaire pour tirer votre lait au travail
Si vous préférez voyager léger, vous pouvez opter pour un tire-lait manuel. Il en existe même des modèles qui peuvent pomper vos deux seins en même temps et vous faire gagner un temps précieux ! Prudence toutefois avec ces modèles qui sont connus pour être moins efficaces que des tire-lait automatiques.
De nombreuses mères constatent qu’elles gagnent un temps considérable en optant pour un tire-lait électrique. Vous avez le choix entre plusieurs options d’alimentation : sur secteur, à piles, à batterie, compatible avec un allume-cigare, etc.
Astuce : vous n’êtes pas obligée d’acheter votre tire-lait, vous pouvez le louer. Votre pharmacien ou un loueur professionnel peuvent vous en confier un, de bonne qualité (la loi française réglemente les modèles qui sont proposés à la location). A ce propos, si vous disposez d’une ordonnance, la Sécurité sociale prend en charge une partie du montant de la location, Et votre mutuelle est susceptible de couvrir le reste des frais, renseignez-vous !
Le matériel nécessaire pour stocker votre lait
Pour conserver votre lait pendant le trajet entre votre travail et chez vous, prévoyez un sac isotherme, avec des pains de glace dedans.
S’il n’y a pas de frigo sur votre lieu de travail, prévoyez une glacière… toujours avec des pains de glace.
Astuce : pour ne pas vous trimballer une valise complète sur votre trajet quotidien, vous pouvez laisser votre tire-lait et votre glacière (sans les pains de glace) au boulot !Pensez aussi à emmener des contenants (pots en verre par exemple) dans lesquels vous pourrez conserver le lait exprimé. Ou des biberons avec un disque d’étanchéité. Ou encore des sacs congélation prévus pour le lait maternel (certains sont conçus pour s’adapter sur les tire-lait). N’oubliez pas : inscrivez le nom de votre enfant, la date à laquelle le lait a été tiré et la quantité de lait exprimée.
Si votre enfant va à la crèche
Les crèches proposent généralement un protocole à suivre aux mamans qui poursuivent leur allaitement après avoir repris le travail.
Et si la crèche refuse de prendre votre lait ? La loi n’encadre pas précisément ce que les crèches peuvent accepter ou refuser. Les négociations se font donc au cas par cas. Je suis là pour vous si un dialogue s’avère nécessaire.
Rassurez-vous, de plus en plus de crèches acceptent le lait maternel, sous réserve de respecter à la lettre le protocole qu’elles vous transmettent.
Si votre enfant va chez une assistante maternelle ou une nounou
Comme pour les crèches, si votre assistante maternelle ou la nounou refuse de prendre votre lait, la loi vous laisse dans le flou.
N’hésitez pas à revoir avec elle les règles d’hygiène sur la conservation du lait : durée de conservation à température ambiante, réchauffement, décongélation, etc. Vous pouvez vous appuyer sur ce mémo pour la rassurer.
Stockez votre lait dans de petits contenants. De cette façon, la nounou ou l’assistante maternelle pourra en décongeler la juste quantité et éviter le gaspillage !
Stimuler la lactation après le retour au travail
En dehors de vos périodes de travail, la solution la plus efficace pour stimuler votre lactation reste d’allaiter votre bébé à la demande, jour et nuit.
Tirez votre lait au travail
Si vous faites le choix de tirer votre lait au travail, faites-le à intervalles réguliers (toutes les 2 à 3 heures)… comme si votre bébé était là !
Allaiter, un geste réservé aux femmes qui ne travaillent pas ? C’est ce qu’affirme votre voisine de palier, et pourtant, c’est faux ! La preuve en vidéo ici.
C’est la meilleure option pour maintenir votre production de lait !
Gérer la fatigue
Ce n’est pas tant le fait d’allaiter qui risque de vous fatiguer. C’est avant tout le fait de vous habituer à votre nouveau rythme, notamment pendant votre période de rodage. mener de front activité professionnelle, études
Ensuite, vous allez prendre de nouveaux repères… et la baisse de forme va s’estomper !
Vous voulez vous assurer d’être prête le jour J ?
Je vous invite à vous plonger dans mon module de formation vidéo sur l’allaitement et la reprise du travail. En 4 heures 30, réparties en 15 vidéos, je vous donne les clés pour assurer. Au programme :
comment gérer la séparation en douceur,
recueillir votre lait, introduire le biberon en toute sécurité,
bien réagir aux aléas (par exemple, une baisse de votre production de lait ou le refus de votre bébé de prendre le biberon).
Bonus : chaque mois, je vous propose une session de questions-réponses en direct !
Comments