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L’allaitement : une formation qui bouscule… et qui transforme en profondeur

Se former à l’allaitement, ce n’est pas seulement apprendre à reconnaître une bonne prise du sein. C’est aussi une invitation à se pencher sur son propre vécu, à déconstruire les idées reçues et contrevérités qui entravent encore trop souvent un accompagnement respectueux des mères, jusqu'à remettre en cause son approche professionnelle. Que vous soyez jeune maman, professionnel·le de la périnatalité, ou les deux à la fois, cette formation vous offrira bien plus que des savoirs techniques : elle ouvre un véritable chemin de réflexion et de transformation.

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Sommaire


Pourquoi se former en allaitement aujourd’hui ?


En 2025, malgré les recommandations de l’OMS et les avancées scientifiques de notre société, l’allaitement reste entouré d’idées reçues, de pratiques obsolètes et de discours ambigus. Les mères font face à des informations contradictoires, parfois culpabilisantes, parfois déresponsabilisantes. Et les professionnels eux-mêmes sont souvent peu formés : en France, les études de médecine, de puériculture ou de sage-femme accordent encore trop peu de place à l’allaitement et c'est un euphémisme.


Se former, c’est s’inscrire dans un mouvement de réhabilitation du savoir autour de l’allaitement, un savoir longtemps ignoré ou marginalisé. C’est aussi une façon de mieux accompagner les mères dans leurs choix, sans projeter ses propres peurs ou croyances.

📌 “Ce n’est pas parce que tout le monde a une poitrine qu’il sait comment l’allaitement fonctionne.”— Catherine Watson Genna


Revisiter son histoire personnelle : un passage souvent incontournable


L’allaitement est un choix personnel et ne se résume pas à l'apprentissage d'une technique. Il s’inscrit dans un écosystème de représentations, d’expériences personnelles, de normes sociales et de discours professionnels.


Se former, c’est tisser un lien entre ce que l’on est, ce que l’on sait, et ce que l’on transmet. C’est une démarche qui bénéficie à la fois au professionnel et à la personne accompagnée. Et bien souvent, c’est le début d’une évolution en profondeur.


Que vous ayez allaité ou non, allaité longtemps ou sevré rapidement, vécu de la douleur, de la joie, de la frustration ou de la fierté : votre expérience influence votre regard.

Se former en allaitement, c’est souvent accepter de revenir sur son propre vécu pour faire le tri entre :

  • Ce qui vous a aidée et que vous souhaitez transmettre

  • Ce qui vous a blessée ou manqué, et que vous ne souhaitez pas perpétuer

  • Ce que vous pensiez savoir… mais qui ne repose pas sur des données scientifiques fiables, et qui s'est avéré faux


C’est une démarche d’introspection et d’humilité. Nombre de professionnelles en reconversion le disent : leur première surprise a été de réaliser à quel point elles étaient elles-mêmes nourries de mythes. Et ce n’est pas une faiblesse, c’est un point de départ.

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Des bases solides pour devenir une véritable professionnelle de l'allaitement


Se former, c’est bien sûr acquérir des compétences :

  • Identifier une succion efficace

  • Aider une mère à gérer sa montée de lait

  • Comprendre la notion fondamentale de calibrage de la lactation et éviter à la mère une foule de complications

  • Évaluer la prise de poids d’un bébé allaité sans tomber dans l’écueil du complément systématique

  • Savoir parler de sevrage ou de tire-allaitement avec nuance

  • Comprendre les implications du retour au travail


Mais c’est aussi s’approprier une approche professionnelle bienveillante : écouter sans juger, respecter les choix parentaux, proposer sans imposer.


La formation en allaitement ne s’adresse pas qu’aux consultantes en lactation. Elle est utile (et parfois essentielle) pour :

  • Les sages-femmes

  • Les pédiatres

  • Les psychologues

  • Les doulas

  • Les professionnels de PMI

  • Les infirmières puéricultrices

  • Les accompagnantes périnatales

  • Les ostéopathes

  • Les chiropracteurs

  • …et toute personne amenée à soutenir des familles.



Mettre fin aux mythes : une responsabilité collective


"Il faut espacer les tétées", "Votre lait n’est pas assez nourrissant", "S’il pleure encore, c’est qu’il a faim", "Un bébé allaité met plus de temps à faire ses nuits", "Donnez-lui un biberon pour qu’il dorme"… Tu les entends encore souvent, non ?


Ces phrases ont la vie dure. Elles sont souvent dites avec de bonnes intentions, mais peuvent être délétères. Elles nourrissent le doute maternel, peuvent conduire à un sevrage non souhaité, ou à une perte de confiance.


Se former, c’est faire le tri, démêler le vrai du faux, et poser un cadre plus sûr, plus serein, pour les mères qui veulent faire des choix éclairés. C’est donc aussi devenir acteur·rice de la transmission d’un savoir, fondé sur des données probantes, et être capable de faire évoluer les pratiques. C’est une façon de ne plus alimenter les récits culpabilisants ou fatalistes autour de l’allaitement, et de redonner aux familles leur pouvoir de décision.



Garantir une transmission éthique et respectueuse


Pourquoi il est essentiel de dire les choses honnêtement aux mères… et à soi-même.

Depuis quelque temps, on voit fleurir des formations courtes qui promettent de "devenir consultante ou conseillère en allaitement". Des comptes professionnels annoncent former des dizaines de femmes à ce métier, sans encadrement clair ni repères sur le niveau de compétence visé.


Ne confondons pas...

Certaines formations privées, non encadrées par une instance internationale, délivrent des certificats de conseillère ou consultante en allaitement après quelques heures de cours. Ces formations ne sont pas équivalentes au parcours IBCLC, ni en durée, ni en exigence, ni en reconnaissance internationale.


Un repère fiable : le titre de consultante en lactation IBCLC

Le titre de consultante en lactation IBCLC (International Board Certified Lactation Consultant) est un titre professionnel reconnu dans le monde entier, délivré par l’IBLCE, un organisme international indépendant.


✔️ Il atteste d’une formation approfondie,

✔️ d’un grand nombre d’heures de pratique clinique supervisée,

✔️ de la réussite à un examen international,

✔️ et d’un engagement à la formation continue (recertification tous les 5 ans, voire tous les 10 ans avec examen).


Les IBCLC sont formées pour accompagner l’allaitement dans sa complexité, y compris en cas de pathologies maternelles ou infantiles, de prématurité, de chirurgies, de prises de médicaments, de troubles de la succion, etc.


La certification IBCLC correspond à un métier, à des responsabilités et à un niveau de compétence certain, tout comme, un chirurgien, un ostéopathe ou un psychologue.

L’IBLCE a bel et bien créé le métier et le titre de "consultante en lactation". Il n’existait pas avant. Ce n’est pas une fonction floue : c’est une profession réglementée dans de nombreux pays, qui se caractérise par son niveau d'exigence.


⚠️ Il ne suffit pas de dire "je réfère aux professionnels de santé"

On entend souvent :

"Je ne pose pas de diagnostic, je réfère aux professionnels."

Très bien. Mais dans les faits, certaines situations nécessitent dès le premier contact une évaluation clinique poussée :

  • une ankyloglossie,

  • une infection mammaire,

  • un bébé en détresse métabolique,

  • une suspicion de laryngomalacie,

  • un retard de prise de poids,

  • une hypothyroïdie néonatale,

  • une hypoplasie mammaire, etc.

Ne pas les reconnaître, c’est exposer l’enfant à une perte de chance. C’est là que la confusion devient un problème éthique.


Si on a suivi une formation courte pour accompagner l’allaitement, on peut se présenter comme accompagnante, facilitatrice en allaitement, doula postnatale.

Accompagner, soutenir, écouter : oui.

❌ Se présenter comme consultante en lactation et laisser croire qu’on a les compétences d’une IBCLC : non.


Être honnête sur ses compétences réelles, c’est une se montrer respectueuse, vis-à-vis des mères qui nous font confiance, vis-à-vis des bébés qu’elles allaitent et vis-à-vis de celles qui se forment pendant des années pour garantir un soin fondé sur les études scientifiques, la rigueur et l’éthique.


Accompagner l’allaitement est un honneur, mais se présenter comme professionel.le de l'allaitement sans avoir de véritables compétences et l'expérience suffisante, c’est tromper celles que l’on veut soutenir. Et ce n’est pas anodin, c’est une question de responsabilité : cela peut avoir de graves conséquences sur la santé des mères et de leurs bébés.



Je vous recommande quelques lectures 😉 :

Références et ressources utiles

  • Genna, C. W. (2021). Supporting Sucking Skills in Breastfeeding Infants (4e édition). Jones & Bartlett Learning.

  • WHO (2023). Infant and young child feeding. Lien

  • ABM. Formation à l’allaitement pour professionnels de santé.

  • UNICEF. The Baby Friendly Hospital Initiative.


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