Quand faire faire un rot à son bébé… ou pas !
- Carole HERVE
- 11 août
- 4 min de lecture
Certains bébés rots avec la facilité d’un buveur de bière… d’autres, beaucoup moins. Et c’est là que votre aide peut faire toute la différence. Si la méthode classique — poser bébé contre votre épaule et tapoter dans le dos — ne vous convient pas toujours ou ne fonctionne pas avec votre tout-petit, voici d'autres astuces à connaître. Mais avant cela, prenons un moment pour faire le tri dans les idées reçues.

Sommaire
Idées reçues sur le rot des bébés
Le rot fait partie de ces gestes qu’on fait presque machinalement, sans toujours savoir s’il est nécessaire, ou dans quelles circonstances. Autour de vous, chacun y va peut-être de sa petite théorie : “Les bébés allaités n’en ont pas besoin”, “Il faut le faire roter après chaque tétée, même à 3 h du matin !”… Résultat : vous doutez, et c’est normal.
Alors, avant de passer aux solutions concrètes, voyons ensemble deux idées reçues fréquentes — et pourquoi elles ne sont pas toujours fondées.
Idées reçues sur le rot des bébés
« Un bébé allaité n’a pas besoin de faire un rot »
On entend souvent dire que seuls les bébés nourris au biberon ont besoin de faire un rot, car ils avaleraient plus d’air. En réalité, tous les bébés peuvent avaler de l’air, quel que soit leur mode d’alimentation : au sein, au biberon, en mixte ou même avec un DAL.
Certains bébés tètent avec une bonne prise en bouche, un rythme tranquille, et avalent très peu d’air. D’autres sont plus plus rapides, s’agitent au sein ou pleurent avant de manger, ce qui favorise l’ingestion d’air. C’est aussi le cas s’il y a une succion peu efficace ou un frein restrictif. En d’autres termes, ce n’est pas le sein ou le biberon qui fait le rot, c’est le bébé.
Il est donc utile d'observer votre enfant : s’il se tortille après la tétée, pleure, se cambre, ou semble soulagé après un rot, cela signifie qu’il en avait besoin. Certains peuvent faire avoir besoin d'en faire plusieurs au cours de la tétée.
« Il faut absolument faire faire un rot après chaque tétée, même la nuit »
En pleine nuit, vous avez peut-être entendu qu’il ne fallait surtout pas oublier de faire faire un rot, au risque de provoquer des coliques, des réveils en pleurs ou des régurgitations. En réalité, la nuit, les bébés tètent souvent de manière plus calme et plus posée. Ils avalent généralement moins d’air qu’en journée.
De plus, lorsqu’un bébé dort profondément, le système digestif est plus détendu. Cela permet à l’air de s’échapper naturellement, sans forcément qu’on le prenne dans les bras pour l’aider à roter.
Réveiller votre bébé pour lui faire faire un rot n’est donc ni indispensable, ni forcément utile. Vous pouvez tout à fait le garder quelques minutes en position verticale contre vous, ou le poser dans une position légèrement inclinée si cela vous rassure.
Comme toujours, il est important de s’adapter à votre bébé : s’il se rendort facilement et semble apaisé, il n’y a aucune obligation de le réveiller ou de prolonger inutilement le moment.
Pourquoi aider bébé à faire un rot, alors ?
Lors des repas, les bébés avalent naturellement de l’air. Ce phénomène est accentué si la succion est rapide ou désorganisée, s’il y a un réflexe d’éjection fort, ou encore si bébé pleure avant de manger. L’air piégé dans l’estomac peut provoquer des sensations de gêne, de pression ou de ballonnement. Résultat : bébé devient grognon, a du mal à s’endormir ou se réveille peu après la tétée.
Faire faire un rot permet donc de soulager cet inconfort. Ce n’est pas toujours nécessaire, mais c’est un outil utile à connaître — surtout si votre bébé semble sujet à des reflux, des coliques, ou des pleurs en fin de journée.
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4 positions efficaces (et douces) pour faire faire un rot
1. Allongé sur vos genoux, à plat ventre
Asseyez-vous confortablement, les jambes parallèles, et allongez bébé à plat ventre sur vos cuisses, la tête tournée d’un côté. Cette position exerce une douce pression sur l’abdomen, ce qui peut faciliter l’évacuation de l’air. Vous pouvez accompagner le mouvement avec des bercements latéraux doux, ou masser délicatement son dos.
2. Allongé sur votre avant-bras, type « léopard »
Glissez votre bras sous son ventre, sa tête reposant dans le creux de votre coude. Ses bras et jambes pendent de chaque côté. Cela favorise la détente et la pression abdominale naturelle. Vous pouvez rester assis·e ou vous balancer doucement. Ramenez son corps contre votre torse pour soulager votre dos.
3. Assis·e sur vos genoux, en position verticale
Installez votre bébé assis sur une de vos cuisses, dos tourné vers vous. Soutenez sa nuque avec une main et son torse avec l’autre. Cette position redresse naturellement son estomac, ce qui favorise la sortie de l’air. Vous pouvez tapoter ou caresser son dos.
4. Contre votre torse, tête sous votre menton
Variante plus contenante que la position sur l’épaule : installez bébé bien calé contre votre poitrine, sa tête reposant sous votre menton, comme un léopard sur sa branche. En position assise, cela vous permet aussi de rester dans le calme, sans effort. Pas besoin de tapoter : la gravité et la proximité suffisent souvent.
Vous l'avez compris,
Tous les bébés peuvent avoir besoin de faire un rot, y compris s’ils sont allaités.
En pleine nuit, il n’est pas nécessaire de les réveiller pour un rot s’ils dorment paisiblement.
Il existe plusieurs positions douces, efficaces et physiologiques pour favoriser le rot.
Observez votre bébé : vous êtes la personne la mieux placée pour comprendre ce qui le soulage vraiment.
Je vous recommande quelques lectures 😉 :
Mon allaitement sur mesure (Éd. Albin Michel, 2020)
Choisir d’allaiter (Éd. First, 2022)
L'allaitement pour les nuls (Ed. First, 2024)
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