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Peut-on rattraper un allaitement mal démarré ?

Dernière mise à jour : 23 août

De nombreuses mères évoquent un manque de soutien, des discours aussi variés que contradictoires sur l’allaitement à la maternité. Il en résulte le don précoce de compléments composés de substituts du lait maternel et un bébé qui petit à petit se détourne du sein.


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Douleurs et difficulté à faire prendre du poids au bébé sont parmi les premiers motifs qui découragent les mères d’allaiter leur enfant contrairement à leur projet initial. Le regret s’installe, la honte et la culpabilité les rongent dans un moment où elles sont naturellement fragiles car projetées dans une nouvelle maternité. Des solutions existent et sont à portée de clics. Regardons cela de plus près.


Sommaire


Qu’est-ce qui pousse les mères à interrompre leur allaitement ?


Les douleurs : crevasses, engorgement…


Redouter la prochaine parce qu’on a l’impression qu’un petit piranha s’apprête à prendre notre mamelon en bouche est parfaitement compréhensible.


Vous devriez être encouragée à utiliser un tire-lait qui vous permettra d’identifier que la faute ne vient pas de vous, ni de vos mamelons qualifiés d’hypersensibles. Si l’utilisation du tire-lait est indolore, cela prouve que certains ajustements méritent d’être faits pour vous permettre de goûter un allaitement sans douleurs.



Une prise de poids lente ou trop faible


Les bébés perdent habituellement un peu de poids dans les jours qui suivent leur naissance et vos seins produisent du colostrum en petite quantité. Ces phénomènes conjugués sont adaptatifs et parfaitement normaux. Il n’en demeure pas moins qu’ils sont l’objet de toutes les attentions et de toutes les peurs.

« Votre bébé a faim ! » vous assène-t-on 

« Votre lait n’est pas suffisant pour le nourrir »

« Vous ne produisez peut-être pas assez de lait », évoque-t-on comme une sentence.

quand ce n’est pas le fameux « Es-tu sure que ton lait est assez nourrissant ? »


Quand on parle de compléments, ce peut être du lait maternel
Quand on parle de compléments, ce peut être du lait maternel

Dans une étude réalisée sur 1323 mères par Ruowei Li en 2008, l’impression que leur enfant n’était pas satisfait avec le seul lait maternel a été systématiquement citée comme l’une des trois principales raisons de la décision des mères de cesser d’allaiter, quel que soit l’âge du sevrage.



Le manque de soutien


Sur les 500 mères qui ont cessé complètement d’allaiter avant six mois et qui ont donné une raison pour le faire, la majorité (73,6 %) ont arrêté dans les six premières semaines.


Si vous trouvez l’allaitement très difficile, vous n’êtes pas la seule.


Nombre de mères qui démarrent l’allaitement évoquent qu’elles trouvent l’expérience difficile dans les 24h qui suivent la naissance. Cela pousse certaines d’entre elles à arrêter durant leur séjour à la maternité notamment parce qu’elles ont le sentiment de ne pas maîtriser ce qu’elles entreprennent et sont en manque de repères.


Les mères qui allaitent pour la première fois sont beaucoup plus susceptibles de rencontrer des problèmes.


Des compléments de lait infantile prescrits à la va-vite


Et plutôt que d’analyser la situation sous toutes ses coutures, plutôt que d’avouer avec humilité son manque de connaissances précises sur le sujet et d’apporter une réponse basée sur la science ou simplement de vous orienter vers un spécialiste en allaitement, on a vite fait de vous prescrire des biberons de préparation commerciale pour nourrisson.


Non seulement, ils sont présentés alors comme la seule solution pour combler le manque mais leur prescription figure souvent sur l’ordonnance de sortie pré-rédigée du personnel de la maternité. Cette pratique est étonnante, ne trouvez-pas ? Ne révèle-t-elle pas que le professionnel prescripteur a oublié de se poser la question de s’adapter à votre projet d’allaiter ? Ne serait-il pas possible de rechercher des solutions qui protègent l’allaitement plutôt que de le remettre en question ?


Ici, le bébé est devenu efficace au sein, et sa prise de poids a décollé
Ici, le bébé est devenu efficace au sein, et sa prise de poids a décollé

Bref, vous rentrez tout juste à la maison, après un tour à la pharmacie munie de la fameuse ordonnance et vous voilà confrontée à une foule d’articles que vous n’aviez jamais souhaité vous procurer : biberons, goupillon, eau minérale, boîtes de lait infantile, chauffe-biberon, stérilisateur…

Peut-être que devant ce spectacle, vous vous sentez démunie, déçue, triste ?

Si vous êtes dans ce cas de figure et que vous avez envie de donner un nouveau souffle à votre allaitement, sachez que c’est possible.


Si vous donnez des compléments, voici quelques lignes directrices

  • Les compléments doivent toujours être donnés après la mise au sein pour continuer à stimuler la lactation.

  • Il s'agit d'introduire un tire-lait efficace pour tirer le lait dans la foulée et éviter de rentrer dans le cercle vicieux de la sous-stimulation

  • Les volumes sont à adapter à la situation clinique, à la prise de poids et à la satiété du bébé. Il ne s'agit pas non plus de rationner le bébé inutilement

  • Le but est de ne pas dépasser les besoins physiologiques, pour éviter de « caler » bébé et qu’il ne tète plus.

  • et enfin, diminuer progressivement les compléments dès que la courbe de poids se redresse et que les tétées deviennent efficaces.


Comment être sûre que bébé prend la bonne quantité de lait ?

S’il est impossible de mesurer les quantités de lait absorbées par le bébé, il est en revanche possible de vérifier ce qu’il rejette, par le biais des selles et des urines.


Les premiers jours de vie du nourrisson, si la maman a peur que son bébé ne tète pas suffisamment, elle peut compter les couches de son bébé et vérifier ses selles.

  • Le 1er jour de vie, le nourrisson allaité au sein consomme entre 25 et 50 mL de colostrum. Il émet au cours de la journée une selle méconiale (noire, vert foncé) et remplit une couche d’urine ;

  • Le 2e jour, il prend entre 115 et 185 mL et produit 2 selles noires à kaki et 2 couches d’urines ;

  • Le 3e jour, le bébé boit 200 mL de lait de transition. Il a en moyenne sur la journée 3 selles kaki et remplit 3 couches d’urines ;

  • Le 4e jour, 400 mL de lait sont nécessaires pour couvrir les besoins de bébé, qui émet en moyenne 3 selles jaunes d’une cuillère à soupe et 5 couches d’urines ;

  • Entre J5 et J7, bébé retrouve son poids de naissance : c’est signe qu’il s’alimente bien au sein 


Passé la première semaine et durant le premier mois, l’enfant produit en moyenne 3 grosses selles, de la taille de la paume de main d’un adulte et remplit 6 couches lourdes d’urines.



Arrêter d’allaiter pour vous soigner ?


Certains professionnels ignorent encore que dans la plupart des familles de médicaments, il en existe qui sont compatibles avec l’allaitement. Intervention chirurgicale bénigne ou plus sévère, certains professionnels arguent qu’il est nécessaire de suspendre l’allaitement de manière transitoire ou définitive. Ils oublient le rapport bénéfice-risque du maintien de l’allaitement vis-à-vis du sevrage et du don de préparations pour nourrissons.


J'ai été hospitalisée et j'ai maintenu mon allaitement
J'ai été hospitalisée et j'ai maintenu mon allaitement

L’extraction d’une dent et une anesthésie locale ne requiert pas plus un sevrage précipité que ne l’impose une césarienne. Un dialogue nourri avec votre médecin s'impose dans toutes ces circonstances. On peut trouver des solutions qui préservent l'allaitement la plupart du temps.



Quand les regrets dépassent le soulagement du sevrage

L’allaitement n’est pas blanc ou noir, tout ou rien. De nombreuses alternatives peuvent être envisagées et si vous ne trouvez pas immédiatement les réponses que vous attendez, il est bon de rechercher des ressources fiables émanant de professionnels compétents.

vous étiez mon dernier espoir et plus de 6 mois après, nous sommes encore là
vous étiez mon dernier espoir et plus de 6 mois après, nous sommes encore là

A la question peut-on rattraper un allaitement mal démarré, la réponse est sans appel, oui !

Plusieurs alternatives existent qui peuvent vous permettre d’aboutir à un allaitement exclusif ou un allaitement partiel. Quel que soit le résultat obtenu, ce qui compte est avant tout de mettre toutes les chances de votre côté pour répondre à votre projet intime.


Je détaille dans ces vidéos les alternatives qui se présentent à vous.

Elles ont permis à de nombreuses mères de retourner une situation qu’elles croyaient perdue d’avance, serez-vous la prochaine à redonner corps à votre allaitement ?


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