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Prendre chaque difficulté et la surmonter une à une

Dernière mise à jour : 4 août


Bébé en pleurs Crédit photo : Renaud Caillé
Bébé en pleurs Crédit photo : Renaud Caillé

L’allaitement maternel, bien qu’il soit le mode d’alimentation le plus naturel pour le nourrisson, peut parfois se confronter à des obstacles qui mettent en doute sa poursuite. Avant toute décision — qu’il s’agisse d’un sevrage imposé ou d’un simple ralentissement des tétées — il est essentiel de comprendre les causes potentielles et d’explorer les solutions de soutien pour continuer dans les meilleures conditions, si c'est votre choix.

Sommaire

Des douleurs souvent liées à la position d'allaitement

La majorité des douleurs mammaires provient d’une prise du sein ou d’une position inadéquate. Un ajustement simple, comme modifier l’angle d’attache (position « madone inversée », ballon de rugby…) ou corriger la prise, peut souvent suffire.


Exceptionnellement, un frein de langue trop court ou des tensions cranio-cervicales chez le bébé peuvent rendre la succion douloureuse pour la maman. Dans ces cas, une évaluation par un·e professionnel·le compétent·e peut être nécessaire pour supprimer la cause de ces douleurs ou relâcher ces tensions.



La sensation réelle ou perçue de manque de lait


Beaucoup de mamans s’inquiètent de « manquer de lait », alors même que la production est souvent suffisante. Limiter le nombre de tétées, notamment en suivant d’anciennes recommandations d’espacer trop vite les repas, conduit paradoxalement à une baisse de la lactation. Les bébés, qui n’ont pas le rythme d’un adulte, ont besoin de téter fréquemmentjour et nuit – pour maintenir une production optimale.



Un bébé grognon, qui pleure et dort mal


Lorsque le nourrisson peine à trouver confort et détente, il peut réclamer le sein sans réussir à s’apaiser, ou s’endormir avant la fin de la tétée. Gaz, reflux, ou simple frustration peuvent l’amener à pleurer sans cesse, ne trouvant le calme que contre ses parents. Face à cette détresse, certaines mères modifient leur alimentation — parfois inutilement — cherchant à soulager le bébé.


"elle s'énerve systématiquement..."
"elle s'énerve systématiquement..."

Un nourrisson dont les apports en lait sont insuffisants peut présenter des signes de mal-être qui sont souvent mal interprétés. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, un bébé affamé ne réclame pas toujours plus de lait et n’accepte pas forcément le biberon sous prétexte qu’il n’aurait « pas d’autre choix ».


En réalité, un bébé en déficit énergétique peut être trop fatigué ou trop agité pour bien téter. Il peut refuser le sein ou le biberon, se retirer très vite après une brève succion, s’agiter, pleurer, voire blesser le mamelon en tirant en arrière dans une tentative désorganisée de téter.


Ce comportement peut être déroutant pour les parents, d’autant plus qu’il est souvent accompagné de troubles du sommeil : un bébé qui n’a pas suffisamment d’apports caloriques dort très mal, se réveille souvent, et semble inconsolable. Ces signes sont des alertes : ils ne traduisent pas un refus du lait en soi, mais plutôt une difficulté à s’alimenter dans un contexte de grande fatigue ou de mauvaise gestion des repas, comme lorsque des purées peu caloriques sont données en début de repas et viennent remplacer le lait. Il est donc essentiel de préserver les apports lactés en priorité, surtout au début de la diversification.



L’introduction des solides et ses écueils


Si l’arrivée des purées ou aliments solides sous une autre forme est un grand pas, elle ne doit pas remplacer le sein. Considérer les aliments solides comme un « dessert » paraît séduisant, mais un excès de purées peut saturer l’appétit du nourrisson au détriment du lait.


Proposer des purées de légumes en début de repas au moment de la diversification peut être risqué, car ces aliments sont très peu caloriques.

Par exemple, 100 g de carottes apportent environ 35 kcal,

  • les courgettes 17 kcal,

  • les épinards 23 kcal,

  • les haricots verts 31 kcal 

  • et le potiron 26 kcal.

À l’inverse, 100 ml de lait maternel fournissent environ 65 à 70 kcal.


Si le nourrisson commence son repas par une purée de légumes, il peut se rassasier avec une quantité d’énergie très faible, ce qui risque de réduire sa consommation de lait. Or, à cet âge, le lait apporte bien plus de calories, ainsi que des protéines, des lipides et des glucides essentiels. Une réduction trop précoce des apports lactés peut donc entraîner un déficit énergétique, compromettant le développement de l’enfant.


Jusqu’à l'âge de 2 ans, les apports lactés restent prioritaires : solides et laits d’accompagnement sont complémentaires, jamais substituts.



Sevrage précoce non désiré : quand l’enfant tourne le dos au sein


Plusieurs situations peuvent conduire le bébé à rejeter le sein sans que ce soit le souhait de la mère :

  • Une lactation plus faible qui occasionne un débit qui ne lui convient pas,

  • Une douleur passagère (rhume, aphtes, otite),

  • Une réaction émotionnelle intense,

  • Une peur associée au geste d’allaiter (un cri soudain, un bruit fort) créant un souvenir désagréable.

Dans ces contextes, l’enfant peut mettre en place un véritable « black-out » de l’allaitement, qu’il faudra apprivoiser patiemment.


Stratégies pour relancer l’allaitement

Si vous souhaitez redonner une chance à l’allaitement :

  • Co-dormir en toute sécurité permet d’offrir le sein au moindre signe de réveil, sans stress ni rupture de sommeil majeure.

  • Les instants de jeu et de rire, où le bébé est détendu, facilitent parfois la reprise de la tétée « automatique ».

  • Intégrer un groupe de soutien ou une rencontre d’allaitement offre un effet miroir : voir d’autres nourrissons téter redonne confiance et motivation.

  • Créer un moment de détente partagée (bain, musique douce) peut ré-associer l’allaitement à une expérience positive.

C'était une aventure fabuleuse
C'était une aventure fabuleuse

Ce qu’il vaut mieux éviter

  • Ne forcez jamais la prise du sein : la contrainte peut renforcer le rejet.

  • Ne privez pas votre enfant des solides ou du lait infantile si vous souhaitez le réconforter : il faut continuer à lui apporter ce qu'il recherche.

  • N’insistez pas de manière trop répétitive : privilégiez l’écoute subtile plutôt que l’offre systématique.



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