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Reprendre le travail tout en allaitant : vos droits, vos choix, vos droits

Dernière mise à jour : 5 août

Est-ce qu'on doit obligatoirement sevrer son bébé quand on reprend le travail ? Crédit photo : Renaud Caillé
Est-ce qu'on doit obligatoirement sevrer son bébé quand on reprend le travail ? Crédit photo : Renaud Caillé

La reprise approche, et avec elle, une foule de questions. Comment concilier l’allaitement avec la vie professionnelle ? Comment en parler à votre employeur ? Concrètement, quels sont vos droits ? Dans une société où les normes restent souvent éloignées de la réalité des jeunes mères, il est essentiel de connaître les outils à votre disposition pour faire respecter vos choix et continuer à prendre soin de vous et de votre bébé, en toute légitimité.


Sommaire



Reprendre le travail n’est pas une injonction à mettre fin à son allaitement. On ne demanderait jamais à une personne atteinte d’une maladie chronique d’interrompre son traitement pour « faciliter » son retour à l’emploi. Alors pourquoi imposerait-on à une mère d’arrêter d’allaiter pour mieux s’adapter au monde professionnel ?

Allaiter après la reprise, c’est possible. Et c’est même protégé par la loi.



Maternité et travail : un climat encore teinté de sexisme


En France, le retour au travail après un congé maternité reste, pour beaucoup de femmes, une période sensible. Fatigue, adaptation aux nouveaux rythmes familiaux, organisation de la garde… À cela s’ajoutent parfois des remarques désobligeantes ou des discriminations plus ou moins explicites.

D’après le Conseil supérieur de l’égalité professionnelle, 8 femmes sur 10 rapportent avoir été confrontées à des propos sexistes au moment de leur retour. Et ce sexisme ne touche pas que les mères : 56 % des hommes interrogés dans la même étude ont également été témoins ou victimes de tels comportements.

Voici quelques exemples de propos fréquemment entendus :

  • "On verra plus tard pour ta promotion, tu comprends… tu étais absente quelques mois."

  • "Franchement, si j'avais su que tu allais nous faire un bébé, j'aurais recruté un mec."

  • "On sait bien que tu dois courir à la crèche, ne t’en fais pas si tu rates la réunion."

  • "Tu vas pouvoir gérer, entre ton poste et tes enfants ? C’est beaucoup pour une maman…"

Ces phrases, souvent déguisées en plaisanteries, ont un impact réel sur la confiance en soi et la réintégration des mères au sein des équipes. Et pour celles qui allaitent encore, l’injonction à « tourner la page » est parfois implicite, parfois très claire.



Vos droits quand vous allaitez et travaillez


La législation française protège les mères allaitantes, qu’elles soient salariées ou fonctionnaires. Ces droits existent, mais restent méconnus, ce qui empêche beaucoup de femmes d’en bénéficier.

Voici ce qu’il est important de savoir :

1. La protection contre le licenciement

Il est interdit de licencier une salariée pendant son congé maternité, ainsi que durant les 10 semaines suivant son retour. Cette période est dite « protégée » : seul un motif extérieur à la maternité et très grave peut justifier une rupture de contrat.


2. Le droit à une heure d’allaitement par jour

Jusqu’aux un an de votre enfant, vous avez droit à une heure par jour pour tirer votre lait ou allaiter sur votre lieu de travail. Cela peut être réparti en deux fois 30 minutes. Dans les entreprises de plus de 100 salarié·es, l’employeur est tenu de mettre à disposition un local dédié à l’allaitement (calme, propre, avec eau et chaise). Cette heure n'est hélas pas systématiquement rémunérée. Tout dépend de votre convention de travail.


11 mois d'allaitement malgré ma reprise
11 mois d'allaitement malgré ma reprise
3. L’entretien professionnel au retour de congé

Un entretien de reprise est obligatoire. Il doit permettre de faire le point sur votre parcours, vos souhaits d’évolution et les conditions de votre retour. C’est aussi un moment propice pour aborder vos besoins spécifiques liés à l’allaitement.


4. Des aménagements possibles via les conventions collectives

Certaines conventions ou accords d’entreprise permettent des ajustements : télétravail, horaires adaptés, reprise progressive… Renseignez-vous auprès des ressources humaines ou de vos représentant·es du personnel.


5. Ces droits s’appliquent aussi aux agentes de la fonction publique

Sauf dispositions spécifiques contraires, les droits du Code du travail s’appliquent également aux fonctionnaires.


Oser en parler : poser le cadre, avec assurance


Vous avez tout à fait le droit d’exprimer vos besoins à votre employeur. Cela ne signifie pas être moins engagée ou moins compétente, bien au contraire. Une bonne communication peut faciliter grandement les choses.

Voici une formule qui peut ouvrir le dialogue de manière constructive :

“J’envisage de poursuivre mon allaitement après la reprise. J’aimerais qu’on puisse échanger sur les aménagements possibles pour que cela se passe dans les meilleures conditions, à la fois pour mon travail et pour mon enfant.”

Dans la grande majorité des cas, lorsque le sujet est abordé clairement, avec confiance, les arrangements sont trouvés. Il ne s’agit pas de demander une faveur, mais de faire valoir un droit existant.

J'ai réussi à faire ouvrir une salle d'allaitement
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Créer un cercle de soutien

Être entourée change tout. Partager vos expériences avec d’autres mères qui sont passées par là, poser vos questions à des consultantes en lactation ou échanger dans des groupes de soutien peut faire une vraie différence. Cela permet :

  • De ne pas rester seule face aux difficultés ou aux doutes,

  • D’obtenir des solutions pratiques (organisation des tirages, conservation du lait, etc.),

  • De prendre du recul et de garder confiance dans vos choix.


malgré ma reprise tout se passe à merveille
malgré ma reprise tout se passe à merveille

Rester fidèle à vos valeurs : ne pas renoncer à ce qui compte


Votre parcours professionnel ne s’arrête pas à la maternité. Et votre choix d’allaiter ne vous rend ni moins ambitieuse, ni moins compétente. Ne laissez pas le regard des autres vous faire douter.

Chaque femme est libre de décider ce qui est bon pour elle et pour son bébé. Continuer d’allaiter en travaillant peut demander un peu d’organisation, mais c’est possible. Et surtout, cela peut être profondément gratifiant.


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Une maternité qui s’affirme : entre autodétermination et modernité


Aujourd’hui, les femmes ne veulent plus choisir entre maternage et carrière. Elles souhaitent pouvoir allier les deux, en toute autonomie. Cette revendication n’est ni rétrograde ni marginale : elle incarne une forme moderne de liberté.

Comme le souligne la juriste Martine Herzog-Evans, l’allaitement au travail peut représenter un véritable acte de réappropriation de son corps et de ses choix. Il ne s’agit pas de retourner à un modèle passéiste, mais bien d’inventer une nouvelle manière d’être mère et professionnelle à la fois.


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"Allaiter, travailler, s’épanouir : ce n’est pas contradictoire. C’est exigeant, mais c’est possible."

Pour aller plus loin :



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